Avant d’évoquer un Trouble Spécifique des Apprentissages (TSA), il faut écarter des causes psychologiques ou psychiatriques graves. Elles ne doivent pas être retenues d’emblée, sans arguments formels car de nombreux enfants DYS présentent des manifestations cliniques parfois bruyantes, qui ne sont que l’expression d’un vécu psychologique difficile directement lié à leurs difficultés en classe insuffisamment reconnues, insuffisamment prises en compte.
Tout enfant en difficulté scolaire est suspecté de DYS quand, dans un contexte normatif, (le diagnostic de DYS reste un diagnostic par exclusion), on met en évidence :
- un niveau d’intelligence normal,
- une absence de trouble sensoriel, moteur,
- une absence de trouble psychologique grave,
- une absence de défaillance éducative.
Le praticien alerté des situations DYS, à partir des plaintes scolaires, (avec l’analyse des éléments du dossier et les constatations de sa consultation), proposera un bilan neuropsychologique raisonné. Ce bilan sera éventuellement réorienté vers d’autres recherches dans tel ou tel secteur de la cognition, au fur et à mesure de l’avancée des investigations. Des éléments francs de déficit mnésique, exécutif, langagier peuvent et doivent orienter dès le départ vers une investigation précise de ces domaines.
Les TSA sont des troubles cognitifs ; ils peuvent être considérés comme le symptôme, la conséquence visible, révélant les troubles des fonctions sous-jacentes et s’extériorisant principalement à l’école :
- la mémoire,
- l’attention (syndromes dyséxécutifs),
- le langage écrit (dyslexie phonologique, de surface, mixte ou visuo-attentionnelle, dysorthographie),
- l’écriture (dysgraphie),
- la coordination des gestes et le repérage visuo-spatial (dyspraxies),
- le langage oral (dysphasies réceptives ou mixtes),
- le langage logico-mathématiques (dyscalculie).
C’est la synthèse de tous ces éléments psychologiques et paramédicaux, effectuée par un médecin spécialisé dans les TSA, partant des symptômes scolaires et de l’épreuve psychométrique initiale, suivies d’autres tâches judicieusement choisies, qui permet d’arriver au diagnostic de la cause cognitive responsable d’un (ou plusieurs) trouble spécifique des apprentissages.
Enfin, il est important de distinguer le retard qui régresse avec le temps et un étayage bien construit du trouble avec ses formes déviantes de développement, le non-respect des phases d’acquisition et l’absence de progrès suffisants malgré les stimulations (les troubles sont donc durables et résistants). Les répercussions dans la scolarité peuvent néanmoins diminuer avec les adaptations pédagogiques adaptées ou spécialisées.